Article mis à jour le15 juin 2025par l’équipe médicale et paramédicale du site
Reflux biliaire: description
La régurgitation du contenu duodénale (bile, suc pancréatique et suc duodénal) dans l’estomac et l’œsophage est communément désignée sous le nom de reflux duodéno-gastrique ou de reflux biliaire.
Comment se produit le reflux biliaire ?
La bile est un liquide digestif produit par le foie et stocké dans la vésicule biliaire. Elle joue un rôle essentiel dans la digestion des graisses. Lorsqu’un repas contenant des lipides est ingéré, un signal est envoyé à la vésicule biliaire pour qu’elle libère de la bile.
Après sa libération, la bile s’écoule dans la partie supérieure du duodénum par le biais du canal cholédoque, connectant ainsi la vésicule biliaire au duodénum. La bile ainsi présente dans le duodénum participe activement à la digestion et à l’absorption des lipides.
Cependant, dans certains cas, la bile peut remonter anormalement vers l’estomac, c’est le reflux biliaire. Si ce reflux est important ou chronique, la bile peut même atteindre l’œsophage, entraînant alors une irritation sévère de la muqueuse œsophagienne.
Chez les personnes en bonne santé, la coordination entre l’estomac et le duodénum empêche généralement la remontée de la bile. Toutefois, dans certaines situations pathologiques, un reflux duodéno-gastrique peut se produire.
Le rôle du pylore
Le pylore est la zone située à la jonction entre l’estomac et le duodénum. Il contient un anneau musculaire appelé sphincter pylorique, qui régule la vidange du contenu gastrique vers l’intestin grêle. Ce sphincter agit comme une valve protectrice.
Cependant, lorsque cette valve ne se ferme pas correctement, du contenu duodénal, principalement de la bile, peut refluer vers l’estomac.
Reflux biliaire et reflux gastro-œsophagien
Chez certaines personnes, ce reflux biliaire peut se compliquer d’un reflux gastro-œsophagien : le mélange acide-bile présent dans l’estomac remonte alors vers l’œsophage, voire jusqu’à la gorge en cas de reflux laryngo-pharyngé.
Lorsque ce phénomène est associé à une vidange gastrique ralentie, les acides biliaires restent plus longtemps en contact avec la muqueuse gastrique, œsophagienne ou supra-œsophagienne. Cela peut engendrer des lésions inflammatoires, des irritations chroniques ou d’autres complications digestives plus graves. (cf. complications ci-dessous).
Symptômes du reflux biliaire
Le reflux biliaire peut être difficile à distinguer du reflux gastrique. Ceci est notamment dû au fait qu’ils peuvent survenir en même temps. Ainsi, les signes et symptômes de reflux biliaire sont relativement similaires à ceux du reflux gastro-oesophagien.
Ces manifestations comprennent :
Douleurs abdominales hautes pouvant être sévères
Brûlures d’estomac fréquentes
Sensation de brûlure dans la poitrine qui se propage parfois à la gorge, accompagnée d’un goût amer dans la bouche
Nausée
Vomissement d’un liquide jaune verdâtre (bile)
Parfois, une toux ou un enrouement
Perte de poids involontaire
Cause du reflux biliaire / reflux duodéno-gastrique
Le reflux biliaire peut avoir diverses origines, souvent liées à des troubles fonctionnels ou anatomiques de l’appareil digestif. Ce phénomène se déclenche lorsque la bile, au lieu de poursuivre son trajet vers l’intestin grêle, reflue en direction de l’estomac, puis éventuellement vers l’œsophage.
Les causes les plus fréquentes incluent :
Des complications post-chirurgicales : certaines chirurgies gastriques (comme une gastrectomie partielle) peuvent altérer la fonction du sphincter pylorique, facilitant le reflux de bile.
Des ulcères peptiques : en endommageant la région pylorique, ils peuvent perturber l’ouverture et la fermeture normale du sphincter.
Une ablation de la vésicule biliaire : après une cholécystectomie, la bile n’est plus stockée mais s’écoule de façon continue dans le tube digestif, ce qui augmente le risque de reflux.
Des troubles de la motricité digestive ou anomalies anatomiques : comme un sphincter du pylore ouvert, une béance cardiale, une hernie hiatale, un oesophage de Barrett, etc..
Deux types de reflux biliaire
Le reflux biliaire primaire : il survient chez des patients sans antécédent de chirurgie gastrique. Ce type de reflux est en nette augmentation et s’explique par des troubles de la motricité gastro-duodénale, des anomalies de la vidange biliaire, ou des modifications anatomiques naturelles.
Le reflux biliaire secondaire : il apparaît après une chirurgie gastrique, et résulte souvent d’un dysfonctionnement acquis du pylore ou d’une altération mécanique.
Complications liées au reflux biliaire
De nombreuses études ont mis en évidence le rôle important que pouvait avoir le reflux mixte (acide et bile) dans la survenue et le développement d’inflammation gastro-intestinale, d’ulcères, de métaplasie intestinale et de cancer gastrique.
Par ailleurs, il a été démontré que les personnes faisant du reflux biliaire régulièrement sont plus susceptibles de développer des lésions au niveau de la muqueuse gastrique et de la muqueuse œsophagienne. Il existerait donc une corrélation entre la quantité de reflux biliaire et la sévérité des inflammations dans l’estomac et l’oesophage.
Ainsi, le reflux biliaire favoriserait les complications suivantes:
Reflux gastro-oesophagien plus sévère
Cette évolution du reflux gastro-oesophagien (RGO) vers un grade plus sévère est influencée non seulement par le reflux acide, mais aussi par l’association du reflux acide avec le reflux biliaire.
Oesophage de Barrett
Au plus une personne souffre de reflux biliaire, au plus le risque de développement de l’œsophage de Barrett est élevé. Cela s’explique par le fait que le reflux mixte, acide et bile, est très agressif pour la muqueuse œsophagienne. Avec le temps, il peut être responsable du développement de lésions d’endobrachyœsophage (œsophage de Barrett).
Par ailleurs, il est important de souligner que les personnes souffrant d’œsophage de Barrett montrent une augmentation significative de reflux biliaire et acide simultané par rapport à celles atteintes de RGO sans œsophage de Barrett.
Ainsi, chez les personnes atteintes d’œsophage de Barrett, la muqueuse œsophagienne est simultanément exposée aux effets nocifs des sucs gastrique et duodénal, avec une augmentation des dommages corrélés à une exposition accrue. De même, des modèles animaux ont montré que l’exposition simultanée de la muqueuse œsophagienne au reflux acide et biliaire entraîne des lésions des muqueuses plus importantes que l’exposition à un reflux acide ou biliaire isolé.
Enfin, les patients atteints d’œsophage de Barrett ont plus de signes de gastrite liée à la bile que les sujets atteints de RGO non compliqué. La présence de bile dans le reflux est reconnue comme un facteur de développement de métaplasie intestinale et de malignité de l’œsophage.
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Certains cancers
Le reflux biliaire favoriserait le développement de différents types de cancers comme le cancer de l’estomac, le cancer de l’oesophage et le cancer de l’hypopharynx. Selon de nombreuses études parues ces dernières années, le reflux biliaire semble être associé au développement de certains cancers et de lésions précancéreuses.
Il est d’ailleurs considéré comme un facteur de risque indépendant de ces cancers. Par conséquent, un taux plus élevé de reflux biliaire peut être lié à un risque plus élevé de lésions précancéreuses et de certains cancers (estomac, oesophage et hypopharynx).
Traitement médical : reflux biliaire
À l’heure actuelle, il n’existe aucun médicament en pratique clinique qui puisse être utilisé spécifiquement pour cibler la réduction de bile dans l’estomac.
Les patients diagnostiqués avec du reflux biliaire suivent généralement un traitement similaire au traitement médical contre le RGO classique, car à ce jour, il n’existe pas réellement d’autres alternatives médicales pour les traiter.
Parmi ces traitements médicaux, le traitement le plus prescrit dans ce cas reste les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Les IPP limitent le reflux duodéno-gastrique en diminuant le volume des sécrétions d’acide gastrique susceptibles de refluer. Ils permettent également de limiter la formation d’un reflux mixte (plus agressif) en agissant plus spécifiquement sur la partie acide.
D’autres traitements médicaux existent également, mais ceux-ci sont plus rarement prescrits en cas de reflux biliaire. Citons ici,
les antagonistes des récepteurs à l’histamine de type 2 (anti-H2)
les prokinétiques qui diminuent l’exposition de l’estomac au contenu duodénal en augmentant la motilité de l’estomac et en accélérant la vidange gastrique
le baclofène qui permet de réduire la relaxation du sphincter inférieur de l’œsophage
Chez les patients présentant un reflux biliaire sévère résistant à un traitement médical, un traitement chirurgical peut être nécessaire.
Bien que la thérapie médicale anti-acide reste le traitement de première intention pour la prévention de l’inflammation induite par le reflux, de nouvelles données remettent ouvertement en question son efficacité dans la prévention à long terme des tumeurs malignes liées au reflux, ouvrant la voie à des approches préventives alternatives ou supplémentaires fondées sur des preuves.
Traitement naturel : reflux biliaire
Compte tenu des graves complications auxquelles peut mener le reflux biliaire, un traitement médical adapté ainsi qu’un suivi médical sont toujours indispensables.
En complément du traitement et du suivi médical, différents traitements naturels ont fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques ces dernières années. Le potentiel thérapeutique de deux traitements naturels différents a été reconnu dans plusieurs études récentes.
Ces traitements naturels semblent prévenir et agir efficacement contre les effets cancérogènes du reflux biliaire. Les derniers résultats des études sont concluants et encourageants. D’autres études à plus grandes échelles concernant ces traitements naturels sont actuellement en cours.
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